(Nota de Luminoso Futuro: Es este un
importantísimo Documento teórico y político, resultado del acuerdo en el análisis
y las conclusiones de dos Partidos fraternales nuestros. El cual bien puede servir
de base de discusiones, aprehensión y comprensión de la actual situación
política internacional, identificación y movilidad de una manifestación
específica, en aquellas áreas llamadas alguna vez Tercer Mundo, de las
contradicciones básicas que sirven de fundamento a la estrategia y táctica comunista
(mlm), hoy, en esas regiones. Antes de poner en sus manos dicho documento, acá,
desde el Colectivo de Luminoso Futuro, deseamos disculparnos ante estos dos partidos
fraternales, así como con nuestros lectores visitantes, por vernos forzados a
presentarlo en su idioma original. Dado que no hablando francés, en su
traducción al castellano corríamos el riego de alterar su contenido y
significado, viéndonos forzados presentarlo tal cual).
Le rapport entre
semi-colonialisme et semi-féodalisme ( PCMLM [Bangladesh] / PCMLM [France] )
01 Août 2012
1.Capitalisme bureaucratique, pays
opprimés et impérialisme
Selon
le Marxisme-Léninisme-Maoïsme, les pays du monde sont divisés en deux types,
caractérisant leurs contradictions.
D'un
côté, il y a les pays impérialistes, c'est-à-dire les pays capitalistes où le
capital financier fait la conquête ou a conquis l'hégémonie dans l'économie, et
gagne ou a gagné le contrôle sur l’État bourgeois.
De
l'autre côté, il y a les pays opprimés, qui ont subi un processus de
semi-colonisation par les pays impérialistes, qui gardent le contrôle par un
kaléidoscope de moyens indirects et directs (intervention militaire,
corruption, influence idéologique, etc.).
Les
pays opprimés ne connaissent pas le capitalisme allant à l'impérialisme, mais
une forme particulière de capitalisme : le capitalisme bureaucratique,
c'est-à-dire « le capitalisme qui a été développé dans les pays opprimés
par l'impérialisme, à côté d'un féodalisme sous-jacent à différents degrés, ou
même des stades pré-féodales. » (Déclaration et Programme du PCMLM du
Bangladesh)
Les
pays caractérisés par le capitalisme bureaucratique sont dépendants des forces
impérialistes ; en raison de la compétition
impérialiste, il y a souvent des coups militaires et la formation d'une
nouvelle classe bureaucratique, soumise à un autre impérialisme qu'auparavant.
Ici, il n'y a pas d’États nationaux. Les États
nationaux ne peuvent pas exister à moins qu'il n'y ait le capitalisme avec une
bourgeoisie forte. La thèse qu'un pays serait un État national est du
révisionnisme et un soutien masqué à une fraction de la bourgeoisie
bureaucratique contre une autre.
Dans
certains cas, la classe dominante d'un pays semi-colonial semi-féodal tente
d'être expansionniste, comme par exemple l'Inde, la Turquie ou dans le passé le
Pakistan (occidental) avec le Bangladesh. Parfois, cela rentre en contradiction
avec les forces impérialistes, qui font une intervention militaire, comme
contre l'Irak de Saddam Hussein. Cela n'en fait pas pour autant des pays
« indépendants » ou « nationaux. »
Pour cette raison, les contradictions fondamentales
aujourd'hui sont :
1.La
contradiction des nations opprimées, d'un côté, contre la superpuissance
(aujourd'hui les États-Unis) et les puissances impérialistes, de l'autre.
Le
noyau de la contradiction repose dans la contradiction avec la superpuissance.
La solution de la contradiction est la nouvelle révolution démocratique.
2.La
contradiction inter-impérialiste
a) La superpuissance impérialiste US
contre les puissances impérialistes comme la Russie, la France, la
Grande-Bretagne et le Japon, etc.
b) La contradiction entre les puissances
impérialistes plus petites.
Cette
contradiction amène à la guerre impérialiste mondiale de pillage pour
l'hégémonie, ce à quoi le prolétariat doit opposer la guerre populaire et
finalement la guerre populaire mondiale.
3.La contradiction
entre la bourgeoisie et le prolétariat
La solution de
cette contradiction est la révolution socialiste et ensuite les révolutions
culturelles.
Déclaration et Programme du PCMLM du Bangladesh
2.Genèse du capitalisme bureaucratique : le féodalisme
Lorsque l'impérialisme en est
arrivé au processus de coloniser les pays d'Afrique, d'Asie et d'Amérique, il a
soutenu le féodalisme.
Ce féodalisme a été la base
permettant d'affaiblir la bourgeoisie nationale et de maintenir la domination. Il ne peut pas y
avoir de libération nationale sans résolution de la question féodale.
C'est une clé pour comprendre de
manière correcte les principes de la Révolution de Nouvelle Démocratie et ne
pas croire dans les possibilités de succès d'un « mouvement de libération
nationale » qui nécessairement s'effondrera sans cette compréhension.
Ibrahim Kaypakkaya, fondateur du
Parti Communiste de Turquie / Marxiste-Léniniste, explique la chose
suivante :
« Quelle est la
contradiction principale ? Dans tout processus où existent plusieurs
contradictions, la contradiction principale est la contradiction qui
« joue le rôle dirigeant, déterminant » [Mao, De la contradiction].
Le camarade Mao Zedong a dit dans
son ouvrage « Sur la Nouvelle Démocratie » de la même manière la
chose suivante : la contradiction principale est la « contradiction
qui détermine ou influence le développement des autres contradictions. »
La contradiction entre le
féodalisme et les masses populaires aujourd'hui dans notre pays est la
contradiction principale, parce qu'elle « détermine ou influence le
développement des autres contradictions » et parce qu'elle « joue le
rôle dirigeant, déterminant »
Le développement de la
contradiction entre Travail et Capital, ou en d'autres mots entre le
prolétariat et la bourgeoisie, dépend du développement et de la résolution de
la « contradiction entre le féodalisme et les masses
populaires » ; dans la mesure où se développe et est déliée la
contradiction, le prolétariat et la bourgeoisie émergent et se développent.
Pour
une situation où émerge clairement la contradiction entre le prolétariat et la
bourgeoisie, où elle s'aggrave et mûrit, le féodalisme doit être balayé avec
toutes ses racines.
C'est
la base de la raison pourquoi le prolétariat est le plus déterminé contre le féodalisme
et lutte en première ligne. Parce que, plus le féodalisme est balayé par un
combat paysan déterminé et final, plus émerge la contradiction entre
bourgeoisie et prolétariat, et les conditions favorables apparaissent pour la
lutte de classe du prolétariat, pour le socialisme.
Ce
sont les idées formant la base de la théorie marxiste-léniniste de la
révolution ininterrompue, qui passe par des étapes.
« La
contradiction » jouant le rôle dirigeant et déterminant dans la
contradiction entre l'impérialisme et le pays en question est la contradiction
entre le féodalisme et les masses populaires.
L'impérialisme
perpétue son existence et la domination dans ces pays en maintenant le
féodalisme dans les domaines politiques et idéologiques, en renforçant et en retardant
la liquidation de la propriété féodale et des rapports féodaux.
Ibrahim
Kaypakkaya, Critique générale du révisionnisme de la SAFAK, 1972
Comme
exprimé par le camarade Kaypakkaya, le féodalisme maintenu par l'impérialisme
permet de laisser faible la bourgeoisie nationale; cela maintient la domination
idéologique du féodalisme, même si l'État réactionnaire prétend être
« démocratique. »
3. Le féodalisme, base pour la domination du
capitalisme bureaucratique
L'aspect
principal du développement d'un pays marqué par le semi-féodalisme et le
semi-colonialisme est l'aspect féodal. Néanmoins, cela ne signifie pas que le
capitalisme bureaucratique soit faible et incapable de se développer.
Au
contraire, le capitalisme bureaucratique tente de se ré-impulser par un
processus où la société est divisée en corporations et les masses mobilisées
dans un sens réactionnaire.
Cela
amène également des contradictions avec le féodalisme, comme par exemple en
Iran entre le Shah, représentant de la classe capitaliste bureaucratique
moderniste, et Khomeini, représentant de la classe féodale.
Avec
également le processus où l'impérialisme utilise de plus en plus les
ressources naturelles des pays opprimés, une agriculture impérialiste moderne
est développé par un processus où le féodalisme lui-même se dissout dans le
capitalisme bureaucratique.
C'est
le processus qui donne naissance aux immenses plantations modernes et aux
immenses fermes produisant des marchandises principalement pour les marchés
impérialistes.
Ce
processus est capitaliste, mais capitaliste par le haut: c'est capitaliste
bureaucratique. C'est un important pilier du fascisme.
Le
camarade Kaypakkaya a noté:
Même
si les rapports de propriété, surtout les grandes propriétés terriennes, sont
dissoutes à un rythme très lent, ces rapports de propriété conservent leurs
formes féodales d'exploitation.
Les
formes semi-féodales d'exploitation continuent, comme avec la moitié des
récoltes pour le propriétaire terrien, la rente, l'usure, les prêts à intérêt.
Les intérêts usuriers et la rente sont pompés par les banques impérialistes.
Les rapports féodaux
continuent avec toutes leurs extrêmes, en particulier dans la superstructure.
La démocratie bourgeoise va toujours main dans la main avec le fouet du
féodalisme.
La démocratie porte toujours
un caractère féodal. Une importante partie
de la bourgeoisie possède des traits semi-bourgeois, semi-féodaux.
Tout cela, c'est-à-dire tous
les rapports féodaux quels qu'ils soient, facilitent la domination indirecte de
l'impérialisme, ce sont ses piliers.
Ibrahim
Kaypakkaya, Critique générale du révisionnisme de la SAFAK, 1972
C'est
pourquoi, même si le féodalisme est balayé, il continue sous la forme de la
dictature du capitalisme bureaucratique, dans le fascisme. Le féodalisme se
dissout dans le capitalisme bureaucratique.
Le
PCMLM du Bangladesh note dans sa Déclaration et Programme:
Des
aspects national et démocratique de cela, l'aspect national est aujourd'hui le
principal. C'est-à-dire que le système semi-féodal est le problème principal.
Mais
en tant que classe, ce système est porté par la bourgeoisie bureaucratique. La
classe qui est le représentant de l'impérialisme, de l'expansionnisme, du
capitalisme bureaucratique et du féodalisme, qui a l'État central, le
parlement, les banques, les industries, les partis politiques et les armées.
Cela signifie que la bourgeoisie bureaucratique a le pouvoir politique. Mais en
tant que classe, elle n'est pas indépendante mais un laquais impérialiste.
Ainsi,
nous avons à mener une révolution en renversant cette classe, parce que la
question centrale de la révolution est de conquérir le pouvoir politique. Mais
renverser cette classe est lié au reversement de l'impérialisme, de
l'expansionnisme, du capitalisme bureaucratique et du féodalisme. Et selon la
loi du matérialisme historique, il n'est pas possible d'aller au renversement
du capitalisme et de l'impérialisme sans auparavant renverser le féodalisme.
C'est pourquoi, dans la présente étape
de la révolution, c'est principalement une révolution agraire. La tâche
principale présente est de renverser le système féodal. Cependant, nous devons
garder à l'esprit qu'en tant que classe, les féodaux sont placés sous la
structure centrale de la bourgeoisie bureaucratique, et ils ont été placé au
niveau bas de la grande bourgeoisie au cours de la formation du capitalisme
bureaucratique.
4.Invasion et
colonialisme: une situation spécifique
Même si l'impérialisme a été en situation d'abandonner
le colonialisme ouvert, au profit du semi-colonialisme, les situations où
prévaut le colonialisme comme aspect principal existent toujours, ou peuvent
exister, en tant que situation spécifique qui demande une réponse spécifique.
Dans
un pays semi-colonial, la bourgeoisie nationale est faible, opprimée à la fois
par l'impérialisme et le féodalisme. Elle possède un aspect progressiste. Elle
est possiblement une alliée de la
révolution démocratique conduite par la classe ouvrière en alliance avec la
paysannerie.
Néanmoins,
dans une telle situation, l'aspect démocratique est l'aspect principal, alors
que si une situation d'oppression nationale ouverte existe en tant que tel,
l'aspect national devient prédominant.
L'aspect national devient prédominant dans deux
situations claires:
a) Dans un pays où la guerre populaire
est capable de démanteler le vieil État, il y aura inévitablement une
intervention impérialiste ouverte, parce que les autres pays impérialistes
essaieront d'éteindre le feu révolutionnaire qui se répand.
b) Dans un pays où le développement
national a été particulièrement faible en raison d'une bourgeoisie faible, il y
a toujours eu un processus de soumission par un pays plus fort, c'est-à-dire
par un pays capitaliste-impérialiste (comme la Nouvelle-Calédonie par la
France) ou par un pays expansionniste semi-colonial (comme le Kurdistan du Nord
par la Turquie).
Dans
les deux situations, la révolution – démocratique ou bien socialiste – doit
porter le drapeau de la libération nationale comme aspect principal.
Comme Staline l'a expliqué:
la
nation est une communauté humaine, stable, historiquement constituée, née sur
la base d'une communauté de langue, de territoire, de vie économique et de
formation psychique qui se traduit par une communauté de culture.
Le marxisme et la question nationale
Une
intervention extérieure entend nier la nation en tant que phénomène historique,
afin de profiter d'elle par l'oppression et l'exploitation. En raison de cela,
les communistes doivent rallier les masses de manière plus large, car cela est
possible: c'est l'existence du peuple en tant que tel que l'intervention
étrangère entend nier, avec les possibilités révolutionnaires qui vont avec.
Les
communistes, sans aucune approche chauvine, mettent en avant la nation comme
aspect principal, parce qu'elle porte le cours de la révolution, un aspect
universel: le saut qualitatif qui existe dans chaque procès et qui fait que
chaque nation veut l'égalité et la liberté comme exigence universelle.
C'est
une étape nécessaire dans le processus de l'unification humaine de la Terre,
d'une société communiste sur toute la planète, vivant en harmonie avec la
nature et répandant la vie dans l'univers.
Néanmoins, dans une révolution démocratique, la
libération nationale du semi-colonialisme existe également, mais comme aspect
secondaire.
Dans les pays semi-coloniaux, c'est une
caractéristique du révisionnisme et du hoxhaisme que de soutenir l'aspect
national comme aspect principal, soutenant de manière indirecte la
« bourgeoisie nationale », ce qui cache en fait une faction
particulière de la classe capitaliste bureaucratique.
Durant les années 1960-1980, l'URSS
social-impérialiste a fait la promotion des « révolutions
nationales », uniquement afin de faire triompher non pas la
« bourgeoisie nationale » et « l'indépendance », mais une
fraction bourgeoise bureaucratique qui devrait gérer le pays comme vassal de
l'URSS.
Ce n'est pas ce qu'enseigne le marxisme-léninisme-maoïsme:
une guerre nationale de libération existe en tant que telle seulement dans une
situation de colonialisme ouvert et d'invasion.
5.Directives
politiques
Étant donné que la principale racine est l'aspect
démocratique, il est erroné de considérer comme suffisant l'aspect
anti-impérialiste. Faire cela serait aboutir à la conception révisionniste d'un
« État national. »
A notre époque, il ne peut pas y avoir de
« résistance nationale » suffisamment forte pour briser la domination
impérialiste, à moins qu'elle ne soit conduite par un Parti Communiste
authentique, sous le drapeau rouge.
Aucun
drapeau national ne peut avoir de sens, vu que le seul protagoniste de notre
époque est la classe ouvrière, soutenue par toutes les classes opprimées.
C'est
une erreur idéologique, militaire, culturelle et politique que de souligner de
manière unilatérale une résistance nationale, aussi progressiste qu'elle puisse
être. Même si cela affaiblit l'impérialisme, il n'y a pas de possibilité pour
cette résistance d'aller au-delà et de faire une véritable révolution
démocratique.
Sans un soin particulier quant à cette
question, il y a le risque de tomber dans le piège de l'impérialisme: la
concurrence et la compétition entre les impérialismes font que tous soutiennent
un « mouvement » démocratique afin de masquer leurs coups militaires.
En raison de cela, en toute situation,
les révolutionnaires vivant dans un pays impérialiste doivent souligner que
l'ennemi est leur propre impérialisme; il ne doit y avoir aucune hésitation sur
cette question, même si l'impérialisme tente de justifier son intervention (au
nom de la démocratie, du droit d'ingérence pour empêcher un « nouvel Hitler »,
etc.).
Toutes les interventions impérialistes
quelles qu'elles soient détruiraient inévitablement tout élément démocratique
dans le pays opprimé victime de l'intervention; cela ne ferait que changer le
personnel de la classe bureaucratique, sans rien changer de la nature du pays;
cela ne ferait que tromper les masses qui espèrent un « changement. »
Mais le seul changement pour les masses
dans tout pays opprimé vient par la Guerre Populaire; seule la Guerre Populaire
porte le processus réel de destruction de la féodalisme et du colonialisme, de
liquidation du vieil État et de production d'un nouvel État démocratique, se
transformant dans un processus ininterrompu en État socialiste.
PCMLM [Bangladesh]
PCMLM [France]
Annexe:
Lénine sur les voies prussienne et américaine
Le
pivot de la lutte est la latifundia féodale qui est l'incarnation la plus
reamarquable et le plus fort reste des survivances de la servitude en Russie.
Le développement de la production de marchandises et du capitalisme mettra
certainement et inévitablement une fin à ces survivances.
A
ce niveau, la Russie n'a qu'un chemin devant elle, celle du développement
bourgeois. Mais il peut y avoir deux formes de ce développement.
Les
survivances de la servitude peuvent aller à leur disparition soit comme
résultat de la transformation de l'économie des propriétaires terriens ou bien
comme résultat de l'abolition de la latifundia des grands propriétaires
terriens, c'est-à-dire soit par la réforme soit par la révolution.
Le
développement bourgeois peut procéder en ayant à la tête les économies des
grands propriétaires terriens, qui deviendront graduellement plus et plus
bourgeois et substitueront graduellement les méthodes bourgeoises
d'exploitation à celles féodales.
Il
peut aussi procéder en ayant à la tête des économies petites paysannes, qui
d'une manière révolutionnaire arracheront « l'excroissance » de la
latifundia féodale de l'organisme social et se développera librement sans
celle-ci sur la voie de l'économie capitaliste.
Ces deux chemins de développement
bourgeois objectivement possible, nous les appellerions respectivement la voie
prussienne et la voie américaine.
Dans
le premier cas, l'économie féodale des propriétaires terriens évolue lentement
en une économie bourgeoise des propriétaires terriens Junkers, ce qui condamne
les paysans à des décennies d'expropriation et de servitude les plus pénibles,
alors qu'en même temps grandit une petite minorité de Grossbauern
(« Grands paysans »).
Dans
le second cas, il n'y a pas d'économie de grands propriétaires terriens, ou
alors elle est brisée par la révolution, qui confisque et divise les
territoires féodaux anciennement possédés. En ce cas, les paysans prédominent,
deviennent le seul agent de l'agriculture et évoluent en fermiers capitalistes.
Dans
le premier cas, le contenu principal de l'évolution est la transformation du
servage en servitude et exploitation capitaliste sur les terres des grands
propriétaires terriens féodaux – les Junkers.
Dans
le second cas, le principal arrière-plan est la transformation du paysan
patriarcal en un fermier bourgeois.
Lénine, Le
programme agraire de la social-démocratie dans la première révolution russe,
1905-1907, 1907
Les
deux voies que j'ai indiquées pour « résoudre » la question agraire
dans la Russie en développement bourgeois correspondent aux deux voies de
développement du capitalisme dans l'agriculture.
J'appelle
ces deux voies les voies prussienne et américaine.
Le
trait caractéristique du premier est que les rapports médiévaux dans la
propriété de la terre ne sont pas liquidés d'un coup, mais adaptés
graduellement au capitalisme, qui pour cette raison conserve pour une longue
période des traits semi-féodaux.
Les
grandes propriétés terriennes prussiennes n'ont pas été détruites par la
révolution bourgeoise; elles ont survécu et sont devenus la base de l'économie
« Junker », qui est essentiellement capitaliste, mais implique un
certain degré de dépendance de la population rurale, comme la Gesindelordnung [Régulation
des serfs, 1854, une des nombreuses lois de Prusse supprimant tout droit civil
aux travailleurs agricoles; la moindre tentative de grève était punissable par
exemple d'emprisonnement.]
Comme
conséquence, la domination sociale et politique des Junkers a été consolidé
pour de nombreuses décennies après 1848, et les forces productives de
l'agriculture allemande se sont développées bien plus lentement qu'en Amérique.
Là-bas,
au contraire, ce n'est pas a vieille économie des grands propriétaires terriens
conservant les esclaves qui est devenue la base de l'agriculture capitaliste
(la Guerre Civile a détruit les propriétés des propriétaires d'esclaves), mais
la libre économie du fermier libre sur une terre libre – libre d'un côté de
toutes les entraves médiévales du servage et du féodalisme, et de l'autre de
toutes les entraves de la propriété privée de la terre.
La
terre était donné à un prix nominal en Amérique, de par ses vastes ressources,
et ce n'est que sur une base nouvelle, totalement capitaliste, que la propriété
privée de la terre s'est maintenant développé là-bas.
Ces
deux voies ont toutes deux à peu près clairement émergé en Russie après 1861.
Le progrès des fermes des grands propriétaires terriens est indiscutable, et la
lenteur de ce progrès ne relève pas du hasard, mais est inévitable tant que
restent les survivances du servage.
Il
est aussi au-delà de tout doute que plus les paysans sont libres, le moins ils
sont écrasés par les restes du servage (dans le Sud par exemple, toutes ces
conditions favorables existent) et finalement et surtout plus les paysans sont
fournis en terres, plus il y a une grande différenciation au sein de la
paysannerie et plus rapide est le processus de formation d'une classe de
fermiers, capitalistes ruraux.
Toute
la question du développement futur du pays revient à cela: laquelle de ces deux
voies de développement va finalement prévaloir, et de manière correspondante,
quelle classe portera le changement nécessaire et inévitable – la vieille
noblesse possédant les terres ou le fermier paysan libre? »
Lénine, La
question agraire en Russie vers la fin du 19ème siècle, 1908
No hay comentarios:
Publicar un comentario